« Histoires Gravées » – Action Innocence investit les salles de classe et lance une campagne destinée à lutter contre le harcèlement en milieu scolaire. Des bureaux gravés par des artistes abordent de manière inédite cette problématique qui touche les élèves au quotidien.
Smartphone à la main, Tiziana Bellucci, la Directrice Générale d’Action Innocence, s’approche et pointe son téléphone sur le dessin gravé sur un pupitre. Une animation façon bande-dessinée prend soudainement vie sur l’écran : une jeune fille recroquevillée par terre est montrée du doigt et moquée par des adolescents rieurs qui se tiennent autour d’elle.
Cette animation est l’une des dix réalisées pour la campagne de prévention du (cyber)harcèlement pour les 12-16 ans lancée par l’Association Action Innocence. Des illustrations gravées sur des bureaux d’écoliers par des artistes dans un style street-art abordent ce sujet de manière inédite. L’objectif : s’adresser directement aux adolescents et délier leur langue, les faire parler et leur rappeler qu’il existe des solutions à cette problématique qui les touche dans leur quotidien.
Projet pilote à Genève au Cycle d’Orientation de Cayla
Tiziana Bellucci explique qu’il était indispensable, pour être percutant, que l’école choisie pour le projet soit en mesure d’accueillir la parole des élèves et de proposer un soutien. La campagne a été initiée au Cycle d’Orientation de Cayla. Pourquoi cet établissement ? Sensible à ce phénomène, l’école a déjà mis en place une cellule d’écoute, de prise en charge et de traitements des situations de harcèlement, le « Groupe Prévention Harcèlement ». Comme l’explique le directeur Pierre Bischofberger, la campagne d’Action Innocence est l’aboutissement d’une réflexion déjà engagée depuis plusieurs années au Cycle de Cayla au sein duquel les enseignants sont formés à la méthode dite de la préoccupation partagée pour accueillir la parole des élèves.
Vingt bureaux au total, répartis pendant un mois dans les différentes classes, afin d’inviter les élèves à réagir et à échanger entre eux, avec leurs professeurs et leurs parents sur le thème du (cyber)harcèlement.
Une campagne réalisée PAR les élèves POUR les élèves
L’Association Action Innocence a souhaité faire participer les adolescents dans la mise en place du projet. Vingt élèves ont brainstormé sur le sujet, ont raconté les situations qu’ils vivaient personnellement ou en tant que témoin, et ont ainsi pu s’impliquer activement dans la conception de la campagne de prévention. L’idée du pupitre, en tant que support aux gravures des artistes, résulte du dialogue mené avec les élèves.
La suite ?
Chaque bureau est porteur d’un message qui lui est propre et les dessins gravés prennent vie sous forme de courtes vidéos d’animation permettant d’approfondir le sujet abordé par l’artiste, via une application de réalité virtuelle spécialement développée pour la campagne à télécharger sur un smartphone.
Le Cycle d’Orientation de Cayla n’est qu’une première étape pour cette campagne et ses vingt bureaux qui ont vocation à se déplacer dans divers établissements de Suisse romande. D’autres séries de bureaux devraient également être réalisées afin de permettre au projet de tourner simultanément dans plusieurs écoles et de sensibiliser le plus grand nombre au sujet du (cyber)harcèlement.
Les contenus multimédias, les vidéos animées relatives à chaque dessin, les photos des vingt bureaux personnalisés ainsi qu’une vidéo du making off de la campagne sont à découvrir sur le site www.ose-en-parler.ch.
A propos d’Action InnocenceFondée en 1999 par Valérie Wertheimer, Action Innocence est une organisation non gouvernementale (ONG) à but non lucratif, reconnue d’utilité publique par Arrêté du Conseil d’Etat du Canton de Genève. L’Association a pour mission de contribuer à préserver la dignité et l’intégrité des enfants sur Internet. Aujourd’hui, son objectif principal est de comprendre les usages numériques des enfants et des adolescents et prévenir des risques qui y sont liés.
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